György Verebes: Clartés

Le premier visage est remonté à  la surface de la toile comme s’il avait émergé d’un nuage. Je n’avais aucune pré-conception  ou d’intention, mais tout d’un coup, je me suis rendu compte qu’il était là. D’abord il était à peine reconnaissable, mais plus tard, comme mes yeux se sont habitués au spectacle, il devenait de plus en plus voyant pour être presque radieux à la fin. Je ne pouvais pas m’empêcher de l’accepter.  Comme ils sont venus, l’un après l’autre, je n’avais qu’à les reconnaître. Les visages et les mains.

Le défi picturale consiste dans le fait que le sentiment de la spatialité doit avoir un effet à la fois réel et illusoire.

Terre verte et rouge de cadmium, ocre d’or et violet de cobalt, organique et inorganique. Tu dois extraire le métal du sol par le feu. L’alchimie des couleurs est le savoir de la vue. Le savoir de la vue est la certitude même qui n’exige aucune preuve.

Le but du vrai artisanat  n’est pas l’exhibitionnisme. Sa présence dans l’oeuvre est la preuve de l’attention concentrée. L’artisanat engendre de la confiance, car il montre l’humilité et la dévotion, et ouvre la porte du message de l’œuvre pour le destinataire.

La question de l’actualité ne  m’intéresse que relativement au moment présent. C’est le seul moment où le terminé et le disponible se trouvent en même temps.. Tout le reste est littérature.

Ce qui est indépendent en moi, c’est la mesure. Le savoir de la vue, la vigilance dans le rêve.

Il n’est pas question que ces images soient des portraits. Au contraire, ils sont plutȏt les échantillons ancestrales de la condition humaine dans l’espace de la conscience.

Il n’y a aucune émotion sur les visages, sauf le sourire archaïque.

Il n’y a pas de regard. Les yeux ouverts parlent ouvertement, tandis que l’oeil fermé est un mystère. Qui est derrière tout cela, et que voit-il? Où il y a des yeux, il y a là de la vue, puisque c’est la vue qui a créé les yeux. Derrière les paupières fermées je peux épier le moment de la création, la création de la vue avant de devenir des yeux. Les yeux  fermés appartiennent à personne et à chacun.

Derrière les yeux fermés, le monde est  à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. C’est un monde qui appartient à personne et à chacun. Il est le mien,  même quand je n’ai plus d’yeux.

Derrière les yeux fermés, la vue, le voyeur et la vision, c’est une seule chose.

Ce qui est la vue dans les yeux, c’est le geste dans les mains.

Le geste est la lutte de l’Immobile.

Le geste pictural n’est nul autre que l’empreinte du règne de l’énergie émanant du savoir de la vue.

La liberté est le dynamisme  du mouvement dans la fixite et la solidité de la fixite dans le mouvement.

Le but de la peintre, c’est l’expérience de l’intensité de la présence au moment. Les tableaux sont les empreintes de la lutte pour l’expérience pleine et consciente.

Ils servent en témoignage que quelqu’un a vécu cette expérience.

La lutte est le rêve des titans. Celui qui se tient debout au sommet, c’est Lui qui Met Fin à la Lutte.

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