Si la lumière se fatigue sur l’horizon de nos yeux et de notre front, si l’espace devient impénétrable, lorsque chaque totalité autour de nous se brise en morceaux, soulevons les mains jusqu’à notre visage pour renforcer en nous la lumière et pour dévoiler un grand nombre d’images obscurcies. Allons contempler Mudra, les Titans dormants ou la courbe du cou mince de Nyx. Nos lumières internes s’allument où la fierté de Moi s’éteint et où l’espace externe éblouissante s’éteint aussi. Les mains sont nos plus fidèles compagnons. Si vous vous sentez fatigué, le septième jour, elles vous soulèvent. Si mêmes vos mains s’alourdissent, et les pieds, et la tête aussi, n’allons plus loin. Laissons dormir les Titans, la création et l’essence de la peinture, bref les toiles énormes de l’exposition de György Verebes à Senta. Il vaut mieux de sauver dans le sac tout ce que nous avons déjà écrit et photographié, chercher une chaise et s’y asseoir au fond de la salle, en face d’un tableau moins grand. Nyx. La courbe rose de son cou nu nous raconte tout ce qui est l’essentiel même de la création et de la créativité.
Paru au Magyar Szó (Parole hongrois) le 27 octobre 2008